Alcool au volant : quels sont les risques et les dangers ?
L’alcool est l’une des principales causes d’accidents mortels sur les routes françaises. Entre boire et conduire, il faut donc choisir. Pendant vos cours du code de la route, vous allez rencontrer plusieurs questions sur cette thématique et sur la sécurité routière. Tout jeune conducteur doit ainsi connaître les effets, les risques et les dangers liés à l’alcool au volant. En Voiture Simone vous propose un récapitulatif sur ce sujet important.
Dangers de l’alcool : la première cause de mortalité sur la route
L’alcool au volant fait partie des principaux facteurs de dangers sur la route. Les chiffres sur la mortalité routière issus de Sécurité-Routière.gouv.fr parlent d’eux-mêmes :
- l’alcool est responsable de 30 % des accidents mortels ;
- le nombre d’usagers de la route tués pour 100 blessés hospitalisés est de 23 pour les accidents avec alcool contre 10 pour les accidents sans alcool ;
- le risque d’être responsable d’un accident mortel est multiplié par 17,8 chez les conducteurs alcoolisés.
L’alcool augmente le risque d'accident :
- à 0,5g/l : le risque est multiplié par 2,
- à 0,8g/l : le risque est multiplié par 10,
- à 1,2g/l : le risque est multiplié par 35,
Le mélange alcool + cannabis multiplie le risque d'accident mortel par 29 pour la conduite
Pourquoi la consommation d’alcool est-elle dangereuse avant de rouler ?
Conduire en état d’ivresse fait peser plusieurs risques sur les conducteurs, notamment car la consommation d’alcool altère les capacités physiques nécessaires pour conduire.
Baisse du temps de réaction et de la vue
Même à petite dose, l’alcool agit directement sur le cerveau. À partir de 0,5 g/l, les risques sont déjà bien réels. Le premier est notamment un rétrécissement du champ visuel. Or une vision rétrécie peut vous empêcher de percevoir à temps un risque, d’autant que l’alcool réduit le temps de réaction. Ce dernier est essentiel pour anticiper et éviter un accident.
L’alcool a ainsi un impact sur votre vigilance et votre résistance à la fatigue. La coordination des mouvements des usagers est également perturbée. Le manque d’attention au volant dû à l’alcoolémie et tous ces facteurs combinés augmentent le risque d’accidents mortels.
Mauvaise évaluation des distances
L’alcool modifie nos perceptions de relief, de profondeur et des distances. Tout comme la réduction du champ visuel, cela peut empêcher le conducteur de percevoir un risque ou un danger à temps.
Prise de risque augmentée
L’alcool ayant des effets désinhibants, le conducteur alcoolisé peut sous-évaluer les risques et surestimer ses capacités. Il pourra alors réaliser des actions dangereuses sur la route et multiplier les risques d’accident et d’infraction : dépassement dangereux des autres usagers, abus de priorité, etc.. Alcool et vitesse vont ainsi souvent de pair, et les deux facteurs sont les principales causes de mortalité et d’accidents sur la route.
Fausses idées qui entourent la consommation d’alcool
Plusieurs idées reçues entourent la consommation d’alcool :
- les faux remèdes contre l’alcool : seul le temps permet d’éliminer l’alcool dans le sang, il n’existe aucun remède pour diminuer ou faire baisser plus vite ce taux ;
- « je tiens bien l’alcool » : si vous avez bu, vos propres perceptions sur votre état ne sont pas à prendre en compte. Ce sentiment d’invincibilité est justement responsable de nombreux accidents évitables ;
- l’habitude de boire réduit l’effet de l’alcool : l’intégration de l’alcool varie surtout selon votre poids, votre taille et votre état de santé. Les habitudes ne réduisent pas les effets, mais votre perception de ses effets. Ces derniers sont toujours bien présents et entraînent des risques pour vous et les autres.
C’est la mesure du taux d’alcoolémie qui détermine la quantité d’alcool dans le sang et qui sert de repère lors d’un contrôle.
Que dit le code de la route concernant l’alcool et la conduite ?
Le code de la route est très clair sur la conduite en état d’ivresse. Il existe une limite légale autorisée de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang, soit 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré. Le taux d’alcool autorisé est fixé à 0,2 g/l pour les détenteurs d’un permis probatoire. Si vous êtes contrôlé et que l’éthylotest révèle des niveaux d’alcoolémie supérieurs, alors vous pouvez être verbalisé pour infraction au code de la route et les sanctions sont lourdes, surtout en cas d’accident (immobilisation du véhicule, suspensions de permis, peine de prison, etc.).
Alcoolémie au-dessus de 0,2 g/l
Cette limite concerne uniquement les jeunes conducteurs détenteurs d’un permis probatoire. S’ils sont arrêtés en ayant un taux d’alcool dans le sang supérieur à 0,2 g/l, alors ils risquent :
- une amende forfaitaire de 135 euros ;
- le retrait de 6 points sur leur permis de conduire ;
- selon les cas : immobilisation du véhicule, suspension du permis de conduire (3 ans), interdiction de conduire un véhicule sans éthylotest antidémarrage (3 ans).
Si les sanctions sont si sévères, ce n’est pas sans raison. ¼ des accidents chez les usagers de la route de 18 à 25 ans est dû à une alcoolémie élevée. Les jeunes conducteurs ont 4 fois plus de risque d’être victimes d’accidents mortels.
Alcoolémie entre 0,5 g/l et 0,8 g/l
Un taux d’alcool dans le sang compris entre 0,5 g/l et 0,8 g/l est considéré comme une contravention de 4e classe. Cette infraction au code de la route peut entraîner :
- une amende forfaitaire de 135 euros ;
- un retrait de 6 points sur le permis de conduire ;
- selon les cas : immobilisation du véhicule, suspension du permis de conduire (3 ans), interdiction de conduire un véhicule sans éthylotest antidémarrage EAD (3 ans).
Alcoolémie de plus de 0,8 g/l
Si un conducteur est contrôlé avec une alcoolémie supérieure à 0,8 g/l, cette infraction grave est considérée comme un délit. Les sanctions sont alors plus dures :
- jusqu’à 4 500 euros d’amende ;
- un retrait de 6 points sur le permis de conduire ;
- jusqu’à 2 ans d’emprisonnement (cf. article L234-1 code de la route) ;
- l’obligation de participation à un stage de sensibilisation à la sécurité routière aux frais du contrevenant ;
- selon les cas : confiscation du véhicule, annulation du permis (avec interdiction de le repasser pendant 3 ans maximum), interdiction de conduire un véhicule non équipé d’un dispositif homologué d’éthylotest antidémarrage (EAD).
En cas de récidive
En cas de récidive, les sanctions sont généralement plus dures. Pour une alcoolémie supérieure à 0,8 g/l, le délit en récidive peut par exemple être sanctionné d’une annulation de plein droit du permis de conduire avec interdiction de conduire un véhicule non équipé d’un EAD pendant 3 ans au plus. La confiscation obligatoire du véhicule qui a servi à commettre l’infraction peut aussi être demandée.
Nos conseils avant de prendre la route
Vous sortez ou prévoyez de faire la fête ? Voici quelques conseils pour éviter de vous mettre en danger ainsi que vos proches et les autres usagers de la route.
Désigner Sam
Vous connaissez peut-être déjà le slogan : Sam, c’est celui qui conduit, c’est celui qui ne boit pas ! Cette solution est l’une des meilleures pour éviter tous risques. Avant de sortir, vous désignez avec votre groupe d’amis un ou plusieurs Sam. Ils sont chargés de ramener les autres après la fête.
Utiliser un éthylotest
Avant de prendre le volant, vous pouvez également faire un dépistage d’alcoolémie à l’aide d’un éthylotest. Il est moins performant que l’éthylomètre de la gendarmerie, mais il permet de mesurer votre consommation d’alcool et vous indique si vous êtes en état de conduire ou non. Depuis 2020, l’éthylotest n’est plus obligatoire. Par contre, si vous souhaitez en acheter, vérifiez qu’il comporte la norme NF. Vous pouvez le trouver en pharmacie, en bureau de tabac ou dans certaines grandes surfaces.
Entre 2012 et 2020, l’éthylotest était obligatoire. Jusqu’en 2013, l’absence du dispositif dans le véhicule était une infraction passible de sanctions. Après 2013, et ce malgré l’obligation, les usagers contrôlés n’étaient déjà plus sanctionnés.
Retenir un ami qui a trop bu
Même si vous savez comment rentrer en toute sécurité, il est de votre responsabilité de vous assurer que vos amis ne prennent pas la route en ayant bu. Soyez donc vigilant et attentif aux autres, ce geste peut sauver une ou plusieurs vies. Refusez également de monter dans une voiture dont le conducteur n’est pas en état de conduire.
Tous ces conseils de prévention sont dans la charte du conducteur responsable que vous allez ou avez signé après l’obtention du permis. La vigilance au volant est essentielle pour réduire le nombre d’accidents de la route et la mortalité. Alors évitez les sanctions et l’accident mortel en restant sobre !