Le champ visuel en conduite
Une vision correcte représente une condition essentielle à la conduite d’un véhicule. La vue, qui est l’un des sens permettant à la personne d’interagir avec son environnement, se caractérise par le champ visuel, central et périphérique. Voici tout ce que vous devez savoir sur ce champ visuel pour comprendre comment évolue un automobiliste dans un environnement plus ou moins maîtrisé.
Champ visuel : de quoi s’agit-il ?
Le champ visuel de conduite est une notion partagée entre l’ophtalmologie et le code de la route. Il peut se définir simplement comme la portion d’espace vue en regardant droit devant soi, sans bouger la tête ni les yeux. Il correspond généralement pour les deux yeux à un angle d’environ 180°, mais la qualité de la vision ne s’avère optimale que sur 40 à 60°.
Tout le reste manque de netteté et de précision. Pour peu que des conditions météorologiques ou d’autres facteurs diminuent la visibilité, il devient nécessaire d’adapter sa conduite à un champ de vision rétréci. En effet, face à des situations de conduite complexes, les conducteurs risquent de ne pas détecter des indices essentiels sur la situation de conduite et les autres usagers, au risque de provoquer un accident. Ainsi, lorsqu’un candidat souhaite passer l’épreuve du permis de conduire, il est vivement de recommandé de consulter un ophtalmologiste.
Champ visuel central et périphérique
Le champ de vision central correspond à ce que vous voyez en regardant droit devant vous. Il englobe donc ce qui vous fait exactement face. La vision vous informe avec netteté et précision sur les éléments présents dans ce champ (par exemple, les panneaux routiers restent lisibles).
Le champ visuel périphérique englobe ce qui se passe sur les côtés. Bien que les mouvements et les contrastes soient vus, il se caractérise par un manque de netteté. Cependant, ces informations imprécises restent très importantes pour la conduite. Elles informent sur les événements de l’ensemble de l’environnement, qui peuvent être facilement précisés en tournant la tête, et permettent d’anticiper et adapter la conduite.
Expérience pratique : Tendez vos bras droits devant vous avec les pouces levés. Regardez droit devant vous et, sans bouger la tête ni les yeux, écartez lentement vos bras. Tant que vous voyez très nettement vos pouces, ils se situent dans le champ visuel central. Tant que vous les distinguez, ils se trouvent dans le champ périphérique.
Qu’est-ce qui peut modifier le champ visuel ?
Le champ visuel appartient au vivant et peut donc être altéré par plusieurs facteurs liés à l’état de santé général de la personne. Au-delà des défauts optiques (myopie, presbytie, etc. corrigés par le port de lunettes ou de lentilles), il est notablement dégradé dans les trois situations suivantes :
- état de fatigue ;
- consommation d’alcool ;
- consommation de stupéfiants.
Cependant, des éléments extérieurs au conducteur peuvent également modifier le champ visuel. La vitesse reste ainsi le principal vecteur de réduction du champ de vision.
Vitesse du véhicule
Le fait que la vitesse altère le champ de vision s’explique assez facilement. Le champ périphérique manque déjà de netteté à l’arrêt. Plus vous faites défiler rapidement les éléments de ce champ (sur les côtés), moins ils deviennent compréhensibles, jusqu’à s’effacer complètement. Seuls les éléments les plus en face du conducteur peuvent être perçus. Selon la sécurité routière(1), la vitesse réduit le champ de vision ainsi :
- À 40 km/h, le champ de vision est de 100°.
- À 70 km/h, il est de 75°.
- À 100 km/h, il correspond à 45°.
- À 130 km/h, il fait 30°.
La réduction du champ de vision à 130 km/h correspond à ce qu’on appelle un « effet tunnel », c’est-à-dire qu’il est impossible de voir quoi que ce soit sur les côtés.
Conditions de route et conduite
Le champ de vision peut également se trouver affecté par des facteurs touchant à la visibilité en général. Il s’agit par exemple de :
- Conduite de nuit : le champ visuel se réduit à la portion de route éclairée par les phares.
- Conditions climatiques : brouillard ou pluie denses.
- Reflets sur le pare-brise ou sur les vitres.
- Présence de neige sur les vitres.
En cas d’absence de visibilité, il est essentiel de redoubler de vigilance. Lorsque les conducteurs abordent une intersection, ils doivent l’approcher avec prudence pour éviter de causer un accident avec d’autres usagers de la route.
Comment améliorer le champ visuel de conduite ?
Les performances visuelles peuvent s’améliorer en veillant à des choses toutes simples. Il peut s’agir notamment de :
- contrôler le réglage des phares, les garder propres ;
- se protéger de l’éblouissement par le soleil, les phares des autres véhicules, les reflets sur la chaussée mouillée avec des lunettes de conduite ou de soleil ;
- conserver le pare-brise propre et sans reflets ;
- ne pas se laisser distraire ;
- s’arrêter régulièrement pour laisser reposer ses yeux ;
- ne pas prendre le volant en cas de fatigue ou de stress ;
- éviter de consommer de l’alcool.
Est-on autorisé à conduire avec une pathologie visuelle ?
Les troubles oculaires affectant l’acuité visuelle peuvent empêcher la conduite. Pour nombre d’entre eux, il s’agit de faire évaluer le degré de dégradation de la vue.
Le seuil de l’acuité binoculaire est fixé à 5 sur 10. En dessous de ce seuil, la personne n’est pas autorisée à conduire. Seul un examen par une commission médicale agréée détermine l’aptitude ou non à prendre le volant.
Cependant, certaines pathologies ophtalmologiques restent susceptibles d’entraîner une inaptitude à la conduite. Il s’agit notamment des affections suivantes :
- dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) ;
- glaucome ;
- rétinopathie (diabète) ;
- myopie ;
- cataracte sénile ;
- traumatismes.
Comment est le champ visuel des autres usagers ?
Le champ de vision des autres usagers étant le même que le vôtre, pensez aux choses suivantes :